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Loud

Adulte, femme... Et TDAH !

Elle est très lunatique en classe, elle dessine au lieu d’écouter les professeurs.

Elle est incapable de faire les résolutions de problèmes mathématiques, elle ne prend pas le temps de bien lire.

Nous devons répéter souvent ce que l’on dit, elle n’est pas attentive.

Elle a un tempérament très explosif et impulsif. Elle se bat avec les autres élèves.

Elle est très anxieuse et pleure facilement quand quelque chose la fâche.

Elle coupe la conversation pour exprimer ses idées.

Elle a de la difficulté à se faire des amis et à les garder.


Ce sont des phrases que les autres utilisent pour me décrire depuis mon enfance et c’est à la mi-vingtaine que je suis diagnostiquée avec un Trouble de l’Attention et de l’Hyperactivité (TDAH).


Encore aujourd'hui, la majorité des gens considèrent le TDAH comme une condition que pour les enfants. Pourtant, lorsqu'on dit qu'un.e enfant est TDAH, on dit qu'iel a juste besoin d'aller jouer dehors et de dépenser son énergie. Sauf que vivre avec le TDAH, ça va tellement plus loin que d'avoir un trop-plein d'énergie, même pour l'enfant.


Le TDAH chez les filles et les femmes est de plus en plus mis de l’avant dans des pays comme les États-Unis, le Royaume-Uni et l'Australie. Toutefois, c’est tellement quelque chose d’étouffé encore au Canada, incluant le Québec.


Pourquoi? Car les critères pour diagnostiquer le TDAH sont basés sur les symptômes chez les garçons. Ces symptômes, de type hyperactif, sont considérés plus “socialement dérangeant” ce qui pousse l’entourage à aller chercher un diagnostic. Chez la fille, les symptômes sont beaucoup plus intériorisés, de type attentif, donc moins visible à l'œil des autres.


Début 2022, j'ai commencé la thérapie et plus ça allait, plus mon anxiété diminuait et pourtant, je me sentais toujours aussi déboussolée, fatiguée socialement et mentalement. Ça me prenait tout mon petit jus pour performer au travail et pour coordonner ma vie sociale en plus.


Une femme, que je suis sur Instagram, a commencé à parler ouvertement de son diagnostic de TDAH à l'âge adulte et de ses symptômes. C’est là que j'ai réalisé que je me sentais comme ça, moi aussi. Toutefois, j’avais honte. J’avais peur de ce que les gens allaient penser de moi, car j’entendais déjà les «Tout le monde est TDAH de nos jours. Ça n'existait pas dans mon temps, ça». Je me disais que c’était dans ma tête, que je cherchais juste des bibittes, comme on dit.

Mais plus les mois avançaient, plus mon masque tombait. Je me dissociais de plus en plus, je me distançais de tout le monde, je faisais de plus en plus d’erreurs d’inattention au travail… j'avais l’impression de revenir en enfance et ça commençait à me créer de l’anxiété.


C'est un cercle vicieux sans fin.


En grandissant, c’est l’anxiété qui me gardait dans mon carré de sable. J'avais l'impression de déranger tout le monde avec ma personnalité. J'ai donc commencé à la camoufler, la changer et montrer juste les parties de moi qui pourraient plaire à la plus grande majorité. Je me suis créée un masque et j’étais toujours sur le gros nerf 24/7.


C'est donc après plus de 20 ans de vie que je dois réapprendre à vivre avec une réalité qui a toujours été la mienne.


Même si j'ai l'impression d'être imposteur.


- Loud.

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