Apprendre qu'on est malade, s'en sentir soulagé

Tu ne me connais pas, mais moi, je te connais. Si tu lis ce texte, c'est parce que tu es blessé, et que tu cherches à te comprendre et surtout, comprendre ce qui se passe dans ta tête. Sache ceci : n'aie pas peur d'aller à la recherche de réponse! Tu es fort.e, plus que tu ne le crois, et je suis avec toi. Ne lâche pas.

Il y a de cela, ma foi, pas si longtemps, une jeune et pimpante maman de 2 enfants qui entendait des voix. Cette maman ne dormait pas. Et quand je ne dis pas, c’est ZÉRO. Je vivais avec les symptômes d'un diagnostic qui allait m'en faire voir de toutes les couleurs, mais dont j'allais apprendre à «dealer» avec éventuellement.

Il y a 10 ans est arrivée ma première vraie crise de paranoïa. J’étais enceinte de mon plus jeune et j’étais dans le métro de Montréal à manger mes «rockets». Chaque jour, le même homme était sur le quai opposé de moi et me regardait manger mes «rockets» à 5h30 du matin (nausée matinale quand tu nous tiens!). Chaque jour, cette personne prenait le même bus que moi, débarquait à la même station que moi et chaque jour, il me regardait intensément. 

Sans déconner, je pensais que j’étais suivie à cause de mes nombreux retards et mes absences au travail. Je pensais que c’était mon employeur qui me faisait suivre pour savoir si j’étais vraiment malade ou si je faisais l’école buissonnière. Pas très sain à 6 mois de grossesse comme pensées.  

Quand j’en ai parlé à mon doc de famille, elle m'a demandé: Entends-tu des voix?  

Oui... Il s’en est suivi des rencontres avec une psychiatre vraiment gentille qui m’a annoncé un premier diagnostic. Je suis schizo affective. Je paranoïe et j’entends des voix. Le tout accompagné d’une dépression pratiquement non-stop et de sautes d’humeur. Cet homme sur le quai, n'a jamais existé.

MAIS j’ai ENFIN un nom à mettre sur ce que je vis. J’ai enfin un visage à mettre sur mon masque de douleur et de doutes.  

Est-ce que je vous ai dit comment ça fait du bien de savoir le pourquoi du comment on est ce qu’on est? Non ? Maintenant oui!  

Bonne journée!  

France P.