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Photo du rédacteurVirginie Lambert

Apprivoiser sa colère

En psychothérapie, on creuse, on ressasse les moindres souvenirs enfouis bien loin. Parler de traumas tels que la violence, les abus, les cris, ça fait ressortir une colère noire. Cette colère est légitime.

Parler de traumas tels que la violence, les abus, les cris, ça fait ressortir une colère noire. Cette colère est légitime. J'ai le droit d'être en colère, mais je dois apprendre à la canaliser, l'apaiser parce qu'en ce moment, si je me retrouve face à face avec une des personnes à qui j'en veux, je ne pense pas pouvoir me contrôler. J'ai dû mettre une limite claire avec des gens de mon entourage, des membres de ma famille. J'ai besoin de temps pour digérer cette rage. J'apprends à apprivoiser ma colère. Cette grosse bête noire qui gronde sans arrêt, prête à sortir les crocs et attaquer ses proies.



J'en veux à ces gens de m'avoir fait du mal, de m'avoir frappée, de m'avoir crié dessus, de m'avoir humiliée, négligée, de ne pas m'avoir protégée, de ne pas m'avoir crue, de ne pas avoir porté plainte, de ne pas m'avoir consolée, de m'avoir ignorée et, surtout, d'agir aujourd'hui comme si rien n'était arrivé.


J'ai traversé, chaque année de mon enfance et mon adolescence, en vivant des violences physiques, psychologiques et émotionnelles. Tous ces traumas m'auront marquée à vie, m'auront apporté un trouble d'anxiété généralisé. Je vis constamment dans la peur viscérale de ne pas bien faire les choses, de me faire disputer parce que je ne suis pas à la hauteur des exigences.


Passer sa vie à subir des conséquences exagérées au moindre manquement, à la moindre faute, ça aura réussi à me développer un trouble de personnalité obsessionnel compulsif. Dans ma jeune vingtaine, j'en étais venue à croire que je ne pouvais pas vivre avec qui que ce soit. J'étais tellement exigeante envers les autres, tout devait fonctionner à ma façon. J'étais une colocataire et une amoureuse insupportable. J'en suis venue à m'automédicamenter tellement j'étais mal en permanence, sans savoir ce que j'avais vraiment. L'alcool m'engourdissait suffisamment pour que je puisse me tolérer, les speeds effaçaient les effets visibles de l'alcool.

Aujourd'hui, je suis en couple depuis plus de 15 ans, mariée depuis plus de 10 ans, mère de 2 enfants. Je suis médicamentée depuis 14 ans et le serai toute ma vie. J'ai surmonté tout ça. Mais depuis que je suis en thérapie, je vis avec cette immense colère que je dois apprivoiser. Certains disent même que je dois pardonner. Je n'en suis pas là! Je vais commencer par calmer la bête, la rendre tolérable et pour le pardon, on en reparlera!


Toi, vis-tu avec une telle colère? As-tu réussi à pardonner?


Virginie

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