top of page

Dès mon adolescence, je savais que je vivrais une vie en montagnes russes


Chaque jour, je vis ma vie avec des émotions intenses. Je passe du noir au blanc en une fraction de seconde. Je me sens comme une grenade prête en tout temps à exploser. Un jour, je peux aimer de tout mon cœur et le jour d'après, haïr de toute mon âme. C'est un combat auquel je dois faire face et faire vivre à mon entourage. C'est pas toujours facile, car dieu seul sait à quel point ça m'a fait perdre beaucoup à cause de ce maudit TPL.


Eh oui, je suis l'une des nombreuses personnes qui se sont fait diagnostiquer un trouble de personnalité limite. Parfois, je me sens comme un monstre incapable de contrôler ce que je fais. Je suis impulsive, accro aux sensations fortes et aux relations sexuelles à risque. Sans oublier ma dépendance pour l'alcool et toutes sortes d'autres choses. Mais comme je me dis toujours, ce trouble est fait pour rester, alors pourquoi ne pas juste profiter des bon côtés? Facile à dire, mais dure à faire. Y'a des jours, j'aimerais vraiment avoir une baguette magique et faire disparaître ce trouble. Je me souviens que, dans mon adolescence, je pouvais vraiment faire n'importe quoi pour être aimée. Tout le monde pensait que c'était la dite crise de l'adolescence et que ça allait passer mais c'était plus que ça. J'ai été voir des psychologues, psychiatres et travailleurs sociaux.. Tous m'ont diagnostiqué la même chose: dépression. Pourtant, je savais que ça ne pouvait pas être «juste» ça.


À l'école, je me suis faite intimider du primaire au secondaire. Au primaire parce que j'avais un surplus de poids et au secondaire parce que j'ai fait la pire erreur de ma vie. J'ai laissé un garçon profiter de mon besoin immense d'amour. Je l'aimais tant. Ça peut paraître «cucul», mais c'était réellement de l'amour. Dès que je l'ai vu, ça été le coup de foudre. J'allais au parc chaque soir en espérant le voir et j'aurais fait N'IMPORTE QUOI pour avoir un minimum de son attention. Donc un soir, j'ai réalisé aux fils des discussions avec lui et des amis que les garçons aimaient particulièrement le sexe. Je peux pas dire que j'étais dans l'inconnu car ma famille m'a toujours apprise à être proche de mes émotions et de mon corps. Sauf que ce qui était particulièrement "wrong" là-dedans, c'est que j'étais seulement âgée de 13 ans. Lui aussi avait le même âge et tous les deux, on étaient inexpérimentés. Il a piqué ma curiosité. Il savait que je l'aimais et m'avait fait comprendre que c'était pas réciproque, mais la jeune fille têtue que j'étais n'allait pas se laisser abattre avec un simple refus.


Donc une belle soirée chaude d'été, je décide de lui proposer tout ce qu'il veut en espérant me faire aimer en retour. Je pouvais voir pour la première fois, cet été-là, un intérêt soudain envers moi. Il me donne donc rendez-vous le vendredi prochain pour une fellation. Oh lord. J'étais pas prête, mais loin de là. Vous savez, j'étais si innocente et amoureuse... Je l'ai donc fait. Pire erreur de ma vie. Non seulement il a fait semblant de m'aimer après cela pour pouvoir coucher avec moi (ce que j'ai refusé), il a été dire à toute l'école ce que j'avais fait et ce, supposément pour un pauvre 10 sous. À cause d'une simple erreur de jeunesse, tout mon secondaire, j'ai été intimidée et traitée de tous les noms pas possibles: ''salope, pute, fille facile, conne, etc.'' Même les professeurs étaient à dos contre moi et me disaient de ramasser mes dégâts.


C'est là que j'ai compris que c'était pas normal d'avoir besoin d'autant d'amour. J'ai réalisé que les autres filles de mon âge ne l'aurait pas fait et j'ai commencé à me poser des questions. J'ai passé de la mutilation, à l'abus d'alcool et de drogues, puis à une grosse dépression majeure qui m'a amenée à être hospitalisée. Encore-là, même diagnostique: dépression.


Ce n'est qu'à l'âge de 21 ans qu'ont m'a enfin libérée de toutes mes questions: j'étais en faite au prise avec un trouble de la personnalité limite. J'ai fais pleins d'autres erreurs dans ma vie, mais celle-ci fût celle qui m'a le plus changée et marquée. Je regrette, mais en même temps si y'a fallu ça pour enfin me libérer de toutes ses questions, je ne regrette alors en rien mon parcours.


Aujourd'hui, je suis fière de qui je suis et j'ai appris à me pardonner et pouvoir me regarder en face sans rejouer sans cesse les même souvenirs dans ma tête. Je me sens forte, et pour tous ceux qui vivent de l'intimidation, je vous dis de ne jamais lâcher. Quoi que les autres peuvent dire ou penser de vous, vous seuls savez la vrai valeur de votre personne. Puis, la terre ne s'arrêtera pas de tourner si un gars ou un homme ne veut pas de vous. Ça fera seulement un bagage de plus à votre vie et vous vous en sortirez d'autant plus forts.


Nous, les TPL, pouvons être intenses et proches de nos émotions, mais apportons beaucoup de moments cocasses à nos proches et je crois que c'est pour cela que ça fait de nous des personnes formidables. Même si mon copain trouve ça irritant, il aime autant mon côté remplie de folies que ma soif d'aventure et surtout, il accepte mon lourd passé. NOUS SOMMES TOUS dignes d'être aimés et ça, je peux vous le garantir. Faut pas lâcher, faut prendre soins de soi et malgré ce TPL, notre vie ne s'arrête pas juste à cela. Nous sommes des personnes à part entière et ne vous gênez jamais d'être qui vous êtes.


Coeur noir et rose.

Comments


bottom of page