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Photo du rédacteurMérédith Noel

Hypersensible: une malédiction ?

Qu’est-ce que je fais dans ce monde dans lequel je ne me reconnais pas ? Cette question, je me la suis posée occasionnellement. J’ai un petit côté «sorcière»: j’aime les cartes oracles, les pierres précieuses et le monde ésotérique m’attire jusqu’à un certain niveau. Ayant constaté beaucoup de jugement quand on se dévoile à ce niveau, je me suis longtemps gardée de révéler ce côté de moi. Cette distanciation, j’ai pu la faire autant de façon consciente qu’inconsciente. J’analyse énormément avant de me révéler, par peur d’être jugée ou rejetée.


Suis-je vraiment une sorcière? J’aime dire que oui ! Un autre aspect de la distanciation que je peux prendre est mon côté hypersensible. Et il y a des jours que je ne le vois pas comme un super pouvoir magique, mais comme un mauvais sort jeté sur moi. Être hypersensible, c’est épuisant et le besoin de solitude est bien réel. Dans ce temps-là, je n’ai pas la force de vouloir me dévoiler, encore moins de me justifier ou de chercher à être comprise. Dans le petit sac de velours rempli d’étiquettes, il m’arrive parfois de me dire que je n’ai pas pigé la bonne. Dans les relations interpersonnelles, être hypersensible représente parfois un défi, car le côté empathique est bien présent. On peut sentir également un décalage entre la réalité et les autres personnes puisque ça vient en trio avec une grande sensibilité et une intuition assez aiguisée. C’est un beau cocktail n’est-ce pas ?



Ce que je trouve le pire, c’est quand on parle de relation amoureuse. Le sentiment d’être incomprise et sur une autre planète est encore plus présent. Parce oui, il y a d’autres caractéristiques que portent les hypersensibles. L’hypersensibilité est aussi une intensité émotionnelle et relationnelle, une humeur parfois réactive, de la rumination, une hyper vigilance importante. Il m’est arrivée de me faire traiter de bipolaire, de TPL, de folle, et je t’épargne le reste. Je ressens fois mille, alors quand il se passe quelque chose ou une insécurité se pointe, me voilà dans un sortilège rempli de caractéristiques de cette hypersensibilité. Ce n’est pas chose évidente de trouver un partenaire de vie qui accepte cette intensité périodique et sait te faire ce câlin si réconfortant en te sécurisant au lieu de te rejeter ou de s'enfuir.


Je suis aussi impulsive et bonne pour faire des scénarios pour me protéger d’avoir mal, d’être rejetée et même de tourner le dos à une relation qui pourrait être bénéfique pour moi. Il m’est déjà arrivée de persister dans une relation parce que je me sentais aimée et protégée, alors qu’au fond de moi, je savais que c’était voué à l’échec à un moment ou à un autre. Finalement, ça ne m’a rien apporté de bon, puisque l’accumulation a fait jaillir en moi tout un volcan d’émotions, si intense, que cette fois-là je me suis demandée si je n’avais pas réellement un problème dans le cerveau.


Heureusement, je ne suis pas brisée comme je l’ai souvent pensé. J’ai appris à mieux canaliser mes émotions, à prendre un pas de recul avant de parler. J’écoute mes signaux d’alarme, je verbalise mieux qu’avant. Quand je commence à ruminer trop, je me permets de déposer le tout sur un papier pour le relire à tête plus reposée. Cela me permet de prendre conscience que je suis souvent la créatrice de ma propre douleur émotionnelle. Hypersensibilité, tu me «challenge» mais non, tu n'es pas un mauvais sort. La sorcière en moi n'a peut-être pas créé la poudre magique pour la faire disparaître, mais je l'accepte en toute vulnérabilité et authenticité.



Mérédith


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