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Loud

Je l'entends ta détresse

J'ai récemment pris la décision de retourner en thérapie. Le bon côté d'avoir vécu plusieurs périodes sombres m'a enseigné à reconnaître les signes d'une pente descendante qui peut rapidement devenir dangereuse.


J'ai donc contacté une thérapeute et j'ai eu un entretien informatif par téléphone. Elle m'a laissé parler quelques minutes du pourquoi je ressentais le besoin de retourner en thérapie et elle m'a dit doucement :« Je l'entends ta détresse. Je le ressens dans ta voix.»


On a échangé une vingtaine de minutes et nous avons établi une date pour mon premier rendez-vous. Après avoir raccroché, j'ai pleuré. Vraiment fort et pour un super court instant. Comme si l'adrénaline venait de disparaître d'un coup.


Mais ce n'était pas ça. À quel point je vais mal pour que ça s'entende dans ma voix?


Ça a beau être une thérapeute, je me dis que je me gère assez bien pour rester calme et terre à terre lorsque vient le temps d'avoir un peu de sang froid. Mais non, elle m'a parlé 5 minutes et m'a dit que ma détresse était palpable.


J'en ai parlé avec une amie qui vit avec un diagnostic et une situation similaire et elle m'a dit la même chose : « Moi aussi, je l'entends ta détresse dans ta voix. Je le sens que tu vas pas aussi bien que tu le dis.»


Ça m'a fait remettre mes capacités en question. Ça a ébranlé ma confiance à pouvoir me contenir. Et si ça se voyait au travail? Est-ce que ma famille et mes autres ami.es perçoivent aussi ma pente descendante?


Après 2 ans à me gérer, à faire du développement personnel, à me créer des techniques, des trucs, name it! Tout ça pour me faire dire que ça s'entend dans voix?


Ouch.


Mais se gérer ne veut pas nécessairement dire qu'on est à l'abri de sombrer dans un tourbillon. Ça veut dire que, pour le moment, nous avons la capacité de garder la tête froide face à certaines situations. Se gérer veut aussi dire d'utiliser des mécanismes déjà acquis, agir un peu comme un robot et essayer de ne pas prendre compte des nouvelles variantes.


Me gérer, pour moi, c'est de survivre.


Comme me l'a si bien dit ma thérapeute lors de notre appel : se gérer est une chose, mais être humain.e, c'est de vivre et non de survivre.


- É.

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