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Je suis celle qui «ghost»

Tu as sûrement dans ton entourage cette amie que tu adores de tout ton cœur, mais qui, souvent à la dernière minute, te mentionne qu'elle n'est plus disponible pour sortir. Tu sais, cette amie que tu aimerais voir plus souvent, mais qui, lorsque les plans sont faits, ne se présente pas ou bien annule soudainement. Well, HELLO THERE!


Cette amie, c'est moi tout craché. Je suis celle qui «ghost», et sache qu'on ne fait pas ça parce qu'on ne t'aime pas. En fait, c'est surtout parce qu'on n'y arrive pas. L'anxiété, tu connais? Laisse-moi t'expliquer pourquoi nous faisons nos petits «Casper» une fois de temps en temps, voir assez souvent.


Avant la pandémie, j'arrivais à sortir de la maison. En fait, je n'étais jamais chez moi. Et je trainais mes enfants partout, dans tous les festivals. Mais 2020 est arrivée. J'ai tellement passé de temps enfermée à la maison, que depuis, juste l'idée d'aller au parc me prend tout mon petit jus. Sache que le parc est juste à côté de chez moi. Mais ce parc, il est immense et très populaire. Alors, j'ai maintenant cette impression qu'il y a trop de monde dans ma bulle (Petite bulle que je me suis construite pendant la pandémie, bien sûr).


C'est lorsqu'ils ont levé les restrictions que j'ai senti mon anxiété se décupler. Je me suis mise à avoir peur des gens et d'affronter la grande ville. J'avais peur de prendre le bus ou le métro. Je me suis mise à avoir peur d'aller dans de nouveaux endroits. J'étais tellement rendue anxieuse à l'idée de sortir que je me suis trouvée un emploi en télétravail à temps plein. Plus question de sortir de mon pyjama. Je fais même mon épicerie en ligne. Ça te dit comment mon anxiété est forte en ce moment.

 

Mes amies ne comprennent pas toujours pourquoi je les invite maintenant chez moi, pourquoi je ne sors plus. Pour eux, je suis encore la même France qu'avant, celle qui aimait les sorties. Et à quelque part, ce n'est pas faux. Mes activités d'avant me manquent. Mais mon anxiété n'en peut plus. En plus, lors des quelques sorties que j'ai osé faire, j'ai eu des malchances. Je suis allée à un concert, je suis revenue avec la COVID. Je suis allée au bureau, j'ai eu un accident d'auto. Je suis allée en vacances, j'ai perdu la garde exclusive de ma fille (ben en fait, elle a décidé de reprendre la garde partagée).


Comment veux-tu arriver à sortir lorsque ton cœur se serre juste à l'ouverture de la porte?

 

J'aime encore faire les mêmes sorties, mais je n'aime pas vivre l'anxiété qui vient avec. Je n'aime pas le sentiment d'impuissance qui m'envahit maintenant. Je préfère les environnements où je me sens en contrôle. J'ai maintenant un petit espace protégé, où je n'ai pas peur du jugement, des regards, des décisions des autres. J'ai maintenant besoin de mon «safe space».

 

Je me suis arrangée pour que mon appart soit convivial. Les enfants sont acceptés, les jeux sont préconisés. Ma grande fille et moi allons te faire à souper et tu pourras même repartir avec un lunch pour le lendemain. Tu pourras goûter ma collection de café. Mon meilleur ? Le Bakecreel ! Une petite brulerie de Chisasibi dans la Baie-James qui est opérée par des Cree. Que veux-tu, j’ai une addiction au café ou je ne l’ai pas.  

 

Mon «safe space», c’est mon appart. Si tu veux vraiment me voir, viens faire ton tour! Sinon, attends-toi à ce que je te «ghost"», car j’ai trop peur de sortir!  



Bonne journée!  

France P.

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