L'anxiété de ne pas vouloir être mère
Ça y est je l'ai dit. Haut et fort maintenant, autrefois caché. Je n'ai jamais voulu d'enfants, et je me sens maladroite en leur présence. Je ne peux pas dire que je ne les aimes pas! J'ai déjà jouer avec eux ou encore pris un bébé dans mes bras. Cet appel de l'horloge biologique n'a jamais sonné en moi. Il fût une période de ma vie où j'ai voulu m'affirmer en ce sens. Les réponses de mes interlocuteurs étaient sensiblement les mêmes: tu vas vieillir seule au foyer, tu trahis ta famille, personne ne viendra te visiter à ta résidence, faire des enfants c'est faire sa trace dans ce monde toi tu ne laisseras rien...je vous épargne les autres commentaires plutôt méchants.
Un côté de moi voulait crier aux autres toutes mes raisons de ne pas en vouloir. Je me sentais comme une guerrière prête à aller au combat. J'ai déjà essayer, je l'avoue, avec quelques personnes. Je voulais leur clouer le bec, leur montrer qu'une vie sans enfant et être heureux était possible. J'ai laissé les émotions prendre le dessus malheureusement plusieurs fois. Quelques fois dans ma vie et avec mes conjoints de l'époque, la famille et la belle-famille demandaient si nous avions l'intention de mettre un enfant au monde. J'avoue que parfois j'ai répondu "pas pour l'instant" ou encore "je ne sais pas". Je restais vague par peur d'être jugée...ou encore je me disais: "et si c'était vrai que j'allais un jour changer d'idée?"
Je me suis fait croire une fois que je voulais des enfants. Oui vous avez bien lu! J'étais dans une relation bien différente des deux précédentes. Je voyais mon conjoint de l'époque agir avec les enfants et je me suis laissée attendrir. Avec lui, ce serait merveilleux avoir des enfants et tellement moins stressant! L'idée est restée dans ma tête. Mais pas si longtemps. À chaque visite chez les beaux-parents, la question revenait: bon alors c'est pour quand les enfants ? ou encore: ah! avec vos deux paires de yeux ça va faire des méchants beaux enfants!. Dans les réunions de famille ou d'amis qui avaient des enfants, sans m'en rendre compte je m'isolais et mon sourire s'effaçait. Les minutes qui précédaient la visite où il y avait des enfants, j'ai commencé à faire des crises d'anxiété que je tentais tant bien que mal de cacher. Vu mon âge dans la trentaine et mon conjoint plus jeune, on m'avait déjà dit que j'étais passée date pour avoir des enfants. Cela avait ajouté une couche de plus à mon anxiété. Ma relation se terminerait-elle si je ne pouvais pas concevoir des enfants? Je me sentais un peu comme le ballon qui se fait frapper d'un côté comme de l'autre, ou encore comme si j'avais un petit ange sur mon épaule droite, et un petit diable sur la gauche. Faire des enfants pour garder ma relation? Oui je l'avoue ça m'a très brièvement traversé l'esprit. Mes crises d'anxiété étaient bien gérées avant... pourquoi est-ce que cela recommençait?
J'ai fini par faire le lien quand la relation s'est terminée: l'anxiété se pointait le bout du nez à chaque fois que j'allais à l'encontre de ce que je voulais vraiment en dedans. Comme un signal que mon corps m'envoyait que je n'étais pas dans une situation confortable. J'ai voulu embarquer dans un moule qui ne me convenait pas. Des souliers trop petits ou trop grand ce n'est pas confortable, non? On peut se blesser ou tomber et c'est ce qui est arrivé. Alors depuis, je me suis fait la promesse de me respecter et de faire ma vie selon mes besoins, mes trippes, mes passions. Quand tout ceci est bien alignés, ça vibre en dedans positivement pour mener une vie à notre image en toute authenticité et respect de soi.
Mérédith
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