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Photo du rédacteurMérédith Noel

Le deuil d'un animal

Quand j'entends quelqu'un dire «c'est juste un chien, ce n'est pas un humain !», j'avoue qu'en dedans, je bouille très fort. J'ai déjà vécu le deuil d'animaux que j'ai pu avoir étant enfant ou au début de l'adolescence... Mais le dernier deuil que j'ai vécu a été complètement différent. Tu sais, le premier animal que tu adoptes à ton début de vie adulte ? Celui qui arrive tout juste après avoir mis les pieds dans ta première maison pour compléter quelques objectifs de vie. J'ai cru naïvement que les circonstances dans lesquelles j'étais rendraient le deuil plus facile. J'ai alors compris que chaque deuil était différent.


J'ai toujours eu une grande sensibilité. Plutôt introvertie et solitaire, je trouvais facilement du bonheur et du réconfort avec les animaux. J'ai eu la chance d'être entourée d'animaux dès mon plus jeune âge. Il m'arrivait de leur raconter des secrets, de leur faire un câlin ou de les caresser quand je traversais des moments plus difficiles. Dans mon regard d'enfant, un animal était comme un trésor, un baume pour le cœur. Il va de soi que lorsque que j'ai mis les pieds pour la première fois dans la maison que je venais d'acquérir avec mon conjoint de l'époque, un chien était nécessaire pour égayer notre quotidien. La vie de jeune adulte c'est stressant, autant financièrement que pour performer au travail et être une bonne conjointe. La compagnie de mon chien a grandement fait la différence pour apaiser stress et anxiété de la vie. Le temps passe, et il a eu raison de mon couple. Je prends la difficile décision de laisser mon chien à mon ancien conjoint. Aucun propriétaire n'acceptait de me louer un appartement avec un chien. Je la préférais avec lui que chez des inconnus, et avec son tempérament anxieux, c'était la meilleure décision pour elle...et pour moi, me disais-je à cette époque.

La situation était étrange, mais c'était comme ça. Je rendais visite à mon chien de temps en temps. J'étais certaine que j'avais fait une grosse partie de mon deuil. Jusqu'au jour où nous avons eu à prendre la décision en urgence de mettre fin à sa vie. Le niveau de panique est monté en flèche. Je ne sais pas comment je me suis contrôlée pour ne pas paniquer et crier ma peine. Je suis vraiment restée jusqu'à la toute fin. Culpabilité, anxiété et découragement étaient au rendez-vous. Pourquoi suis-je autant dans l'émotion alors que j'avais déjà fait une partie de mon deuil ? Je m'en voulais de me sentir faible pour avoir passé au travers d'autres deuils plus «facilement'». Dans ma tête tournait la fameuse phrase: «c'est juste un chien, pas un humain! » Et bien justement. Ce chien a fait partie de ma vie tellement longtemps, il a marqué une étape de ma vie, m'a fait rire, m'a fait fâcher parfois, mais a été une présence exceptionnelle quand des humains ne pouvaient l'être.


J'ai mis du temps à enlever le sentiment de culpabilité qui me rongeait. Aurais-je dû faire ci ou encore ça ? Aurait-elle eu une année de plus ? Tant de questions auxquelles je n'ai pas la réponse. La petite voix en dedans m'a demandé d'être douce envers moi-même. Au fond, je le savais que c'était la meilleure décision pour son bien-être et sa qualité de vie. J'ai trouvé le réconfort avec sa petite empreinte de patte, et le souvenir créé avec quelques bouts de son poil. Je me suis donné le droit de pleurer et d'être triste le temps que j'avais besoin. De regarder les photos juste quand j'étais prête. Vivre ces émotions que l'on veut cacher pour rester fort. Avec le temps, la situation était plus douce et les beaux souvenirs sont apparus toujours plus nombreux. Penser à elle me donne maintenant le sourire, pour toutes ces années passées ensemble et le bonheur apporté.


Merci petite amour d'avoir parcouru un bout de chemin avec moi !


Mérédith

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