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Le syndrome de la «favorite person» : J’ai peur que tu m’abandonnes plus que n’importe qui




Le concept de la personne préférée ou la « favorite person » est propre aux troubles de personnalité. Cette personne peut être un ami, un parent ou un autre membre de la famille ou un amoureux. 


Maintenant que j’ai expliqué ce que c'est, je vais expliquer en quoi ce syndrome m’affecte dans ma vie. Si tu as déjà lu mes textes ou que tu me suis sur mes réseaux sociaux, tu sais que j’ai perdu ma maman du cancer en 2012, lorsque j’avais 12 ans. À la suite de cet événement, je me suis retrouvée seule avec mon père. J’ai donc développé une relation fusionnelle avec lui. Il est devenu mon seul parent, j’ai donc un attachement extrêmement fort envers lui, même encore aujourd’hui. 


Bon, avec le temps, on défusionne tranquillement. 


Mais aujourd’hui, je veux vous parler de ce syndrome puisqu’il est méconnu. Et les effets sont dévastateurs sur une personne ayant un trouble de la personnalité. 


Mon père et moi avons le sang chaud. On vient du sud de la France, de Marseille plus précisément. Lorsqu’on parle ou qu’on se chicane, on parle fort. C’est dans nos gènes. En janvier, on a eu un gros conflit, ce qui a «trigger» mon syndrome de la personne préférée. 


J’avais l’impression que mon monde s’écroulait. On ne se parlait plus. J’avais le sentiment qu’il complotait contre moi. J’avais envie de mourir, de déménager dans une autre ville et de partir une journée où il ne serait pas là. J’ai failli faire une tentative de suicide, je broyais du noir. J’ai eu la chance d’avoir un entourage solide ; des amies en or, une psychologue incroyable et une infirmière compréhensive. 


Mon père, c’est mon ancre dans la vie. Je me suis rendu compte que je devais apprendre à mettre des limites saines, parce qu’il n’y avait rien de sain dans la réaction que j’ai eue face à notre conflit. 

J’ai vécu des situations comme ça plus jeune, dans des relations amoureuses. Mon monde s’écroulait dès que la personne partait. 


Aujourd’hui, je travaille fort pour défusionner avec mon papa. Je m’affirme clairement dans mes besoins, dans mes opinions. Dans ce dont j’ai envie. Avant, je lui demandais son opinion sur tout. S’il disait «non» je n’aime pas ça, je ne le faisais pas. Maintenant, je m’affirme. Je fais ce que je veux, je me sens libre. Et malgré tout ça, il reste présent. Il est encore soutenant, il m’apporte du réconfort et de la stabilité. Il ne m’aime pas moins, il ne m’abandonne pas plus. Tout ça me démontre que de mettre des limites sainement, ça ne fait pas fuir les bonnes personnes… juste les mauvaises. C’est un gros travail, ce n’est pas simple… mais c’est possible. Si moi, je suis capable, toi aussi, tu l’es. 


Si tu es un proche d’une personne qui a un trouble de personnalité et que tu l’as reconnu au travers de ses lignes, je sais que ça peut être difficile. Je t’invite à toi aussi aller chercher de l’aide ou à en parler à quelqu’un de confiance. Tu peux également lui faire lire ce texte. Tu n’es pas seul (e). 



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