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Photo du rédacteurVirginie Lambert

Ne pas avoir de médecin quand tu en as besoin

Comme beaucoup trop de gens au Québec, je n'ai plus de médecin. Elle a pris sa retraite. Tous les patients de la clinique ont pu avoir un autre médecin de la clinique, sauf ceux comme moi, qui ne vivait plus dans la ville où est située la clinique. Plaisant tout plein! J'étais suivi à cette clinique depuis mes 11 ans et à 37 ans, c'est terminé madame.


Dans ma région, toutes les cliniques privées sont débordées et ne prennent plus de nouveaux patients. Je dois donc consulter au privé, en ligne. Je ne nommerai pas la clinique virtuelle qui me suit... mais mettons que c'est ordinaire. Ça fait 3 mois que j'ai des suivis aux 2 semaines pour mon anxiété. 225$ la consultation, une chance que le système de santé est gratuit au Québec. Non, je n'ai pas d'assurances à mon travail. J'en ai fait la demande vraiment souvent, mais bon... c'est un autre sujet. Alors, je paye tout ça avec le chômage. Pour 225$, j'ai le droit à une consultation en visioconférence de 15-20 minutes et je ne parle jamais à la même personne! Il y a même eu une consultation ou l'application de la clinique a "boguée" et je n'ai pas pu parler à personne. J'ai juste reçu un arrêt de travail par courriel et ma pharmacie a reçu une prescription. L'infirmière praticienne, parce qu'il n'y a pas de médecin à cette clinique, s'est fiée à l'entretien que j'avais eu la veille avec une infirmière.


À chaque consultation, je passe un 2-3 minutes à regarder la personne lire mon dossier... puis il ou elle y va de ses recommandations selon ses préférences. Une m'a dit de faire de la méditation, l'autre m'a suggéré une auto-thérapie via un site internet, un autre m'a mis en contact avec un groupe de soutien dans ma région, mais surprise: le groupe a pris congé pour l'été. Une fois sur 2, j'ai un rendez-vous avec un infirmier qui n'est pas praticien, donc qui ne peut pas me faire de prescription. Donc, il prend des notes et les donne au prochain qui me verra 2 semaines plus tard. Bref, il y a 2 semaines, on a déduit que je ne vais vraiment pas mieux, qu'il faudrait changer ma médication, mais l'infirmier ne peut pas procéder, alors j'attends!




Il y a une partie de moi qui se dit que je ne peux pas me plaindre, c'est quand même mieux que rien. Il y a malgré tout une très grande partie de moi qui se dit que ça n'a pas de bon sens. Le suivi en santé mentale coûte le double d'une consultation pour un mal physique (à la clinique où je consulte) mais je n'ai pas l'impression d'avoir un réel suivi. Ça me choque et je me sens un peu abandonnée là-dedans. J'ai regardé pour consulter un psychiatre au privé et le prix m'a fait changer d'idée assez vite. Je suis malade, j'ai besoin d'aide médicale. Je ne peux pas vraiment aller à l'urgence pour ça, sauf si, bien sûr, je suis en grosse crise, mais pour vrai... je ne sais plus trop quoi faire.


J'ai une consultation prévue dans une heure et je n'ai aucune idée avec qui je vais parler. Je ne sais pas si elle, elle va être en accord avec ce que les autres m'ont conseillé avant ou si on va encore changer de plan. Est-ce qu'on va changer ma médication? Je ne sais pas. Si oui, vais-je avoir un suivi? Je ne sais pas. L'incertitude et l'anxiété, ce n'est pas un bon mélange.


Quand pourrons-nous avoir un meilleur système de santé en santé mentale? C'est important! Ça va prendre quoi pour que le gouvernement agisse? Plus de suicide? Il ne faut pas en arriver là, svp!

Ce texte n'est pas très positif, j'en conviens, mais je pense qu'il faut dénoncer le manque d'accessibilité en santé mentale. C'est un enjeu important.



Virginie

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