Quand ta santé mentale bascule suite à la suite d'un événement tragique
Tout commence il y a presque trois ans...
En voyage sur un autre continent, j’ai été témoin d’un tragique accident de train. J’ai vu un homme se faire frapper par un TGV (train grande vitesse) et exploser en mille morceaux. Les bras par là, les pieds par ici, son tronc plus loin et sa tête défoncée recouvrait le sol mouillé de fines gouttelettes d’eau. C’était une fin de journée grise et déprimante qui s’est vite transformée en film d’horreur. On m’a rapidement offert du soutien psychologique, mais je quittais le pays dans deux jours pour revenir chez moi. Je pensais sincèrement que les images horribles dont j’avais été témoin seraient restées là-bas. Mais non. Elles m’ont suivis jusqu’à Montréal. Et puis tout à déboulé...
Perte d’appétit, sursauts, déprime, tristesse, isolation, flashbacks, perte de sommeil, hallucinations visuelles et j’en passe! Je ne pouvais plus dormir car l’homme décédé se trouvait juste à côté de moi, en chair et en os. Il venait me voir toutes les nuits, s’assoyait dans ma chaise proche de mon lit, croisait ses bras et me regardait dormir. Il lui arrivait parfois de me parler, il appuyait sa main sur mon épaule droite et me disait « Bonjour ».
Mon état n’arrêtait pas d’empirer, et ce, même avec mes sessions de thérapie. On m’a annoncé que j’avais un choc post-traumatique. J’ai arrêté l’école et je suis tombée en dépression sévère.
Quelques mois ont passé et je commençais à reprendre le dessus. Au même moment, un soir de tempête hivernale, plus précisément une semaine avant Noël, j’ai été violé par un inconnu. Mon ami m’avait amené chez une connaissance et était parti, me laissant seule avec la personne. Le pire arriva... Sept heures de supplices. Sept longues heures avant d’être libérée de son emprise. Sept heures de souffrance... Cette nuit là, il m’a détruite. Je suis entrée en urgence à l’hôpital pour me faire soigner physiquement et psychologiquement. Les semaines et les mois suivants ont été très durs.
On m’a diagnostiqué officiellement un trouble de stress post-traumatique accompagné d’une dépression majeure. Puis j’ai touché le fond. J’ai tenté de mettre fin à mes jours. Heureusement, il existe encore des gens bons. Je leur dois ma vie. C’est grâce à eux que j'ai survécu à ma tentative de suicide.
Va s’en suivre l’internat en psychiatrie afin de mettre un traitement et un programme d’aide en place avec toute une équipe de spécialistes.
Finalement, me voici presque trois ans plus tard, plus forte que jamais et prête à tout pour réaliser mon rêve: exercer le métier de policière. Oui ce n’est pas facile! Un jour à la fois! J’ai encore des séquelles dues aux deux événements traumatiques survenus l’un après l’autre. Mais je garde espoir, comme dit le dicton: « Après la pluie, vient le beau temps! »
Madame L.
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