Sortir du pattern, est-ce sans danger ?

J'ai mis du temps à comprendre que j'avais un certain pattern dans mes relations amoureuses. Vaut mieux tard que jamais! C'est alors que l'occasion s'est produite. J'ai sorti de mon pattern, et j'ai connu quelque chose de différent. Je me sentais comme une princesse délivrée de son château. C'était un peu insécurisant...mais sortir de ses habitudes, c'est un peu anxiogène non? J'avais une drôle d'impression de «c'est trop beau pour être vrai», mais aussi de «profites-en, tu sors enfin de ton pattern!». Comment savoir alors si mon petit quelque chose de méfiant en dedans est juste de la peur...ou un vrai signal d'alarme ? Je me suis dit: «Allez, fonce, tu as droit au bonheur! ».

Rapidement, cet homme m'a couvert de cadeaux, de promesses, de petits clins d'œil, de projets d'avenir, de belles excuses dans des situations un peu hors de l'ordinaire...Encore une fois, je sors de mon pattern, c'est normal, je dois faire confiance! Mais en dedans de moi, un quelque chose me tracassait encore. J'ai à nouveau fait taire cette petite voix. Au fil du temps, une impression de me faire contrôler et manipuler était présente. Mais je me disais que cet homme avait des préférences et que je pouvais lui faire plaisir. Après tout, au-delà de tous ces petits signaux, il me disait que j'étais si belle et confiante ! Et c'est là que les reproches, les manipulations, le chantage, les paroles contradictoires se sont mises de la partie de plus en plus. Et j'ai aussi excusé le tout, parce que j'avais tellement espoir de quelque chose de différent, et j'avais une envie folle de me faire dire encore: «mais tu es tellement belle et confiante».

Il ne contrôlait pas mes vêtements, il voulait juste me trouver belle et que je porte ce qu'il m'achète.

Il ne contrôlait pas ma nourriture, il voulait que je garde mon corps comme il le voulait.

Il ne contrôlait pas ma localisation, il voulait s'assurer de ma sécurité.

Il ne me frappait pas, c'était juste l'intensité dans l'intimité.

Les bleus sur mon corps, c'était juste l'intensité dans l'intimité.

Je me suis sentie comme une droguée qui avait besoin de son «amour». Je n'étais plus moi-même, et c'est comme si je n'en avais pas conscience. Lui qui est meilleur que tout le monde, je devais être mieux, mais pas mieux que lui. Il voulait me payer des cours pour que j'apprenne à marcher avec des talons, parce que, pour lui, je marchais parfois croche. Il m'envoyait des TikTok pour m'encourager subtilement à être «la belle qui doit se taire en public». Je devais porter des bottes de printemps en plein hiver... Parce que j'aurais eu l'air de quoi avec mes grosses bottes chaudes en public? J'ai finalement été un bouche-trou pendant qu'il voulait récupérer son ex. Qui gagnera de nous deux? Notre histoire s'est terminée avec sa main sur ma gorge tellement fort que je ne respirais plus. En voulant la retirer, il m'a giflé et craché au visage. Un autre bleu sur ma cuisse, et un sur mon cou. Des excuses de m'avoir blessée sentimentalement... si seulement c'était juste ça !

J'apprends aujourd'hui à travailler sur l'anxiété, l'hypervigilance et les impacts psychologiques. J'ai l'impression qu'il n'y a pas de justice quand on n'a «pas assez» souffert physiquement. Il aurait fallu quoi? Que je meurs? Malgré tout, pour ma part, je trouve les impacts psychologiques beaucoup plus marquants

Je reprends mon parcours vers mon amour pour moi, mon authenticité, être la personne que je suis, avec douceur et bienveillance. J'avance un petit pas à la fois, encore mieux à l'écoute de mes besoins, de mes limites. Et davantage dans l'action pour réaliser mes rêves, mes projets. Je continue de regarder en avant, pour me permettre de vivre les moments de bonheur qui se dressent sur mon chemin. Avec peut-être encore de la peur, mais au moins, je ne recule pas !

Anonyme