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Photo du rédacteurMérédith Noel

Un virage vert anxiogène

Faire de petits gestes pour notre bien et celle de notre planète peut sembler bien anodin, mais il n'en demeure pas moins que cela peut devenir anxiogène chez certaines personnes. Je ne dis pas que nous devrions cesser nos actions pour l'environnement, mais de porter attention sur l'ampleur que cela peut prendre, comment cela nous fait sentir. Parce que oui, ça peut finir par prendre plus de place dans notre vie qu'on ne le croit!


Avec les réseaux sociaux, les applications disponibles ou tout simplement internet, nous avons accès à beaucoup de contenus. Nous pouvons maintenant «scanner» un article et une application nous dira s'il contient trop de produits chimiques. On peut entrer le nom d'un ingrédient sur un moteur de recherche, et des milliers d'informations seront disponibles. Il devient difficile de déceler le vrai du faux, de se perdre avec des informations contradictoires, et de savoir si une source d'informations est réellement fiable. Au début, on veut simplement s'informer, réduire le plastique ou encore les produits chimiques qui nous entourent au quotidien. Mais à un certain point, ça peut devenir réellement anxiogène.


On se met à regarder une liste d'ingrédients nocifs trouvés quelque part dans notre navigation, et on se rend compte que notre crème pour le visage en contient, ou encore notre gel douche, détergent à lessive... Mais ça ne s'arrête pas là. On pousse nos recherches davantage, on voit des photos, des témoignages et plus encore. On panique, on a envie de tout jeter. De retour au calme, on magasine de nouveaux produits...et on se gâte par le fait même ! Mais l'effet de l'enthousiasme se dissipe rapidement. Devant la montagne de produits qu'on utilise au quotidien, comment savoir ce qui est vraiment nocif? Est-ce que c'est la même chose pour les aliments que l'on consomme ? Est-ce que certains sont dommageables à consommer en grande quantité? Est-ce que le nettoyant à légumes est vraiment inoffensif ? À ce moment, ne vient pas seulement l'anxiété, mais une grande peur, insécurité face à tout ce qu'on touche et consomme dans une journée.


Le jugement des autres est aussi un facteur amplifiant l'anxiété relié au virage vert. Se comparer, voir que nos voisins font du compost et pas nous. Voir le regard des autres quand on ouvre notre boîte à lunch: des sacs en plastique au lieu de plats ou des sacs réutilisables. Le sentiment de ne pas faire assez pour contribuer au bien-être de notre planète. L'anxiété reliée au virage vert n'est peut-être pas sur toutes les lèvres, mais elle est bien réelle.


Il ne faut pas se fermer les yeux sur les actions que l'on peut faire pour notre santé et la planète. Certains facteurs dont nous n'avons pas le contrôle peut faire en sorte qu'on ne pose peut-être pas assez de gestes écologiques. Mais cette notion de faire suffisamment est bien relative à chacun de nous! L'important est de ne pas se mettre la tête dans le sable, de demeurer conscient tout en faisant les gestes que nous nous sentons confortables de faire. De faire des choix selon nos valeurs, nos limites et ce dont nous avons le contrôle. Changer un petit pas à la fois, sans que ça vienne nous bouleverser, est primordial.




Mérédith

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