top of page
Laurie

Ça mange quoi en hiver, un Trouble de la personnalité limite?

De tous les troubles de santé mentale, je suis tombée sur un des plus compliqué à comprendre. Parce qu’en surface, j’ai toujours l’air de bien aller. C'est juste que certains traits de ma personnalité sont extrêmement amplifiés, au point de me causer beaucoup de tort. Ça fait que je vais y aller au mieux de mes connaissances.

Le mot limite, pour moi, représente le fait que mes émotions sont toujours sur la limite d’exploser. Colère, joie, tristesse... peu importe. Les émotions, je les vis dans le tapis. J'apprends une bonne nouvelle : j'ai envie de le dire à tout le monde, j'aurai de la difficulté à me concentrer. À l'opposé, lorsque quelque chose me fâche, je finis souvent par faire une crise de colère et ce, même si la personne se confond en excuses.

Qu’est-ce qui provoque une crise? Plusieurs choses, chaque TPL étant unique. Dans mon cas, les deux raisons principales sont reliées. Tout d’abord, je n’interprète pas la réalité de la même façon que les autres. Ensuite, j’ai une peur totalement irréelle de l’abandon. Bref, ce qui pour certain semble anodin peut être très grave pour moi. Et donc, ça m’en prend très peu pour me sentir rejetée, mal aimée... abandonnée. Un texto ignoré peut faire des ravages. Une parole non respectée peut tout chambouler.

Par exemple, si mon chum rentre plus tard que prévu, je peux me sentir délaissée et interpréter son geste comme un abandon ; il ne veut pas être avec moi, il m’aime sûrement moins qu’il le prétend. Et là, je peux lui "péter une coche", en bon québécois. Et lorsque l'émotion est passée, que la poussière est retombée, vient la culpabilité. Parce qu'après tout, je ne suis pas stupide. Je sais très bien que ce que je viens de faire, bien que difficilement contrôlable de ma part, n'était pas sain d'esprit.



Bien sûr, quand il s’agit des autres, j’arrive à rationaliser un peu plus. Étonnement, je reste d'assez bon conseil pour mes amies. Il faut dire que j'ai quand même des études et quelques années de pratique en intervention.

Pourquoi je suis comme ça? Aucune idée! Je n’ai manqué de rien pendant l’enfance, surtout pas d’amour. Aucun événement traumatisant à mon actif non plus. On me l’a transmis? Sûrement! Mais au final, ça change quoi? Rien. Mettre le doigt sur le bobo ne le fera pas disparaître. Je dois juste apprendre à vivre avec. Et puis, demande-t-on à un diabétique pourquoi il l’est? Non, parce qu'on s’en fou, le diabète étant une maladie connue et donc "banale".


Mais comme l’inconnu fait peur et que les maladies mentales sont un sujet tabous, les gens osent poser ce genre de questions. Ils veulent comprendre l'incompréhensible. Parce que de savoir serait plus rassurant pour eux. Cependant, c'est parfois inconfortable de se faire interroger sur quelque chose d'aussi personnel. Conseil : si vous avez dans votre entourage quelqu’un qui vit avec un problème de santé mentale, informez-vous sur ce que ça mange en hiver, mais ne tentez pas de le sauver à tout prix. Après tout, vous n’êtes pas son psychologue en mission.


Laurie

Comments


bottom of page