Personne assise au sol, recroquevillée près d’une porte vitrée, la tête entre les mains. Une scène silencieuse illustrant la solitude et le mal-être.

Me, myself et la solitude

Tu as une famille. Des amis. Des collègues de travail. Partout autour de toi, des humains coexistent dans ton environnement. Pourtant… tu ne t’es jamais senti·e autant seul·e. Tu aimerais te confier, cependant, tu ne sais pas à qui. Tu as peur de déranger la vie de ceux qui t’entourent. Ils ont leurs propres problèmes, leur propre quotidien. Tu aimerais sortir, participer à une activité. Toutefois, tout le monde est trop loin, trop occupé ou trop fatigué. Tu te retrouves donc seul·e avec toi-même, face à tes pensées qui tournent en boucle dans ta tête.

La solitude n’a jamais eu un goût aussi amer. Même si les gens qui sont près de toi t’aiment, t’apprécient, leur absence te pèse. Les jours se suivent et se ressemblent : se lever, manger, travailler, manger, travailler, manger, dormir. Entre ça, il se peut que tu aies discuté quelques minutes avec des gens sur les réseaux sociaux. Si tu es chanceux·se, tu as peut-être eu le privilège de recevoir un appel téléphonique. Malgré tout, le contact humain manque, et tu le ressens quand le silence plane dans ton appartement.

Il y a plusieurs années, bien avant les réseaux sociaux, on s’appelait pour se donner des nouvelles. Nous n’avions pas la possibilité de tout se dire instantanément, en quelques clics, comme aujourd’hui. Autant internet nous a rapproché de gens qui se trouvent loin de nous, autant ça nous a éloigné de notre côté humain. Parler à un écran, écrire et mal se comprendre, car les expressions faciales et vocales sont inexistantes. Tout ça ne remplace pas un vrai sourire, ni le son d’un rire. Ça ne remplace pas non plus une soirée autour d’un bon repas ou d’un verre.

Cette solitude « entourée » est pire que de n’avoir personne, car on sait qu’il y a des gens autour de nous ; pourtant, on se sent continuellement seul. Seul dans sa routine, ses réflexions, ses opinions, ses pensées en continu, son mal-être. Est-ce que tu t’es déjà demandé combien de personnes viendraient à tes funérailles s’il t’arrivait quelque chose ? Moi oui. Souvent ! Même si je parle régulièrement à des gens « qui sont des amis », je passe mes soirées seule. Un livre en main, un épisode d’une série quelconque, voilà mes seules occupations. On vit dans un monde où la socialisation se fait rare, surtout lorsqu’on travaille dans un métier exigeant ou autonome, qui nécessite de rester à la maison. La Covid nous a montré à quel point nous avions besoin de véritables interactions, cependant, je doute en avoir eu plus avant. L’instant d’un moment, tout le monde s’est regroupé pour se voir, profiter de la vie qui s’effiloche à une rapidité exponentielle. Hélas, ça n’a duré que quelques semaines, voire quelques mois pour les plus chanceux.

Finalement, le confinement a continué pour beaucoup d’entre nous. Parfois, il est volontaire (on a tous besoin d’une pause). Néanmoins, la majorité du temps, il ne l’est pas. Être adulte, et toutes les responsabilités qui viennent avec, ne permet pas un horaire toujours propice à se retrouver et à profiter du moment présent. Alors, on reste seul.

Il existe des groupes de soutien et des activités qui encouragent à sortir, à rencontrer de nouvelles personnes et à tisser des liens. Dans certains cas, cela prend du temps, et ce n’est pas toujours suffisant pour briser une solitude bien ancrée. Cela dit, chaque petit pas compte. Chaque sourire échangé, chaque conversation, même brève, est une bouffée d’humanité dans le rythme du quotidien.

Si tu te sens seul·e, souviens-toi que tu ne l’es jamais vraiment. Il y a toujours quelqu’un, quelque part, prêt à t’écouter et à partager un bout de chemin avec toi. 

— Jessica Di Salvio

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